Le deuil après le décès
Même quand on sait qu’une personne va mourir, ça peut quand même faire l’effet d’un choc quand ça arrive. Ce n’est pas parce qu’on sait qu’une chose se produira qu’on sera nécessairement prêt à encaisser le coup le jour venu.
La mort d’un enfant amène certains parents à se poser des questions existentielles sur la vie, la foi, la justice ainsi que sur leur rôle, leur identité et leur raison d’être. Des questions énormes dont les réponses ne viendront pas spontanément.
Essayez de trouver quelqu’un à qui parler; quelqu’un qui saura vous écouter sans vous juger et sans répondre aux questions à votre place. Il peut s’agir d’un ami proche ou d’un membre de la famille, d’un autre parent qui a vécu une expérience similaire, d’un groupe de soutien, d’une communauté en ligne, d’un conseiller ou d’un thérapeute. Demandez à un membre de l’équipe soignante de vous mettre en contact avec quelqu’un.
« Au début, Ella parlait constamment de son frère. Elle allait même jusqu’à nous dire quelle couleur de sucettes glacées ils mangeaient ensemble. Mais parce qu’elle est si jeune, ses souvenirs sont déjà devenus flous. » – Danielle, mère de Keaton
Voir aussi :
- Mondeuil.ca - Portail palliatif canadien
« Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de gérer son chagrin ou de traverser le deuil. J’ai recommencé à travailler à temps plein. Je sais que certaines personnes pensaient que je me jetais sur le travail pour me distraire, mais en fait, c’était bon pour mon âme. Les experts diraient que j’étais dans le déni, mais en réalité, c’est ce dont j’avais besoin pour commencer à m’en remettre. Huit mois plus tard, j’ai eu besoin d’une pause et j’ai fait de la place dans ma vie pour recommencer à vivre mon deuil. » – Esther, mère d’Elianna et d’Eli-Grace
On sait maintenant que les gens ne vont pas « se remettre » ou « tourner la page » après la mort d’un être cher; ils vont plutôt « cheminer » dans leur deuil et trouver de nouvelles manières de vivre.
Cela peut vous être très utile et très sain de garder un lien avec votre enfant. Vous pouvez lui parler ou lui écrire, faire des choses pour lui ou à sa mémoire, conserver des objets qui lui étaient précieux, ou vous accrocher à l’effet de sa présence. Faites ce qui vous convient le mieux.
Vous aurez peut-être l’impression que votre vie ne sera jamais plus « normale ». Dans votre cheminement de deuil, il vous sera peut-être utile de faire des choses qui vous semblaient « normales » ou de vous construire une « nouvelle normalité ». Mettez en place de nouvelles routines et parlez à des personnes qui comprennent ce que vous vivez. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises façons de faire. Faites ce qui vous convient le mieux. Rappelez-vous que le deuil change beaucoup avec le temps et que votre façon de vivre votre deuil changera aussi. Trouvez des façons de fonctionner qui font l’affaire « pour le moment » et faites des ajustements aussi souvent que nécessaire.
Le deuil suscite toutes sortes de sentiments contradictoires. Il arrive que l’on ressente une nouvelle vague de deuil quand:
- On fait quelque chose qu’on n’avait ni le temps ni l’énergie de faire quand notre enfant était en vie;
- On fait quelque chose qu’on avait l’habitude de faire avec notre enfant;
- On se sent un peu mieux, même pour un instant.
Ces vagues de deuil peuvent survenir non seulement dans l’année qui suit le décès de l’enfant, mais aussi dans les années subséquentes. Ne soyez pas trop dur envers vous-même. Ce n’est pas parce que vous cheminez dans votre deuil que vous oubliez votre enfant. Ce n’est pas parce que vous vous sentez un peu mieux que vous êtes indifférent.
« Le frère cadet de Tyler avait douze ans, il était en 7e année. Robert est retourné à l’école rapidement parce que le tournoi de soccer des écoles publiques avait lieu la semaine suivante. Il est allé en classe à temps partiel pendant environ trois semaines avant de recommencer à temps plein. La direction de son école nous a promis de l’entourer d’amour pendant cette épreuve. Robert, qui est dans l’équipe de soccer compétitif, nous a dit: “Quand je suis dans une bonne journée, je botte un ballon, et quand je suis dans une mauvaise journée, je botte un ballon.” Le soccer a toujours été un exutoire pour lui. » – Darren, père de Tyler